Quand surgit un clown magicien

Je voudrais tant
Avoir l’énergie de faire…
Non
Me lâcher les baskets plutôt
Me laisser vivre
Sauf que
Se laisser vivre c’est pas bien
Me souffle une croyance
Comment veux-tu te réaliser
En te laissant vivre ?
Sans rien organiser ?
Sans planifier ?
Le ménage ne va pas se faire tout seul
Tes intentions ne vont pas se matérialiser toutes seules
La cave ne va pas se vider toute seule
Ton pull ne va pas se monter tout seul
La couverture de ton recueil ne va pas se créer toute seule
Les papiers ne vont pas se trier tout seuls
Allez, au boulot !

La liste est si longue
Longue, longue, longue
Tellement longue
Beaucoup trop longue
Je n’en vois pas la fin
On avait dit
Une chose à la fois
Eh bien concentre-toi !

J’ai besoin d’espace
D’espace mental
changer de point de vue

Prendre de la distance ?
Tadam !
Un pas de côté
D’un pas chaloupé
Souviens-toi que la vie est un jeu
Pas besoin de la prendre trop au sérieux
Tu te fais du mal pour rien
Allez, allez, me dit le clown magicien
Un peu de légèreté que diable !
Je sais bien que tu en es capable
Puisque tu me vois au fond de ton mug
Vas-y lâche les mots sur ton blog !
Bien-sûr que tu as le temps
En faisant le choix du présent
Ce que tu ne fais pas aujourd’hui
Tu auras le loisir de le faire demain
Ecoute et suis tes envies
Fais du vide dans ton plein
A tous les sens du terme si tu veux
Je ne peux pas te dire mieux
Il est temps de te faire plaisir
Il est temps de t’amuser
Il est temps de rire
Il est temps d’en profiter
Il est temps de faire à ta guise
Quoi qu’en jugent tes cellules grises
Et surtout n’aies pas peur
D’y aller en douceur
Ouvre tes horizons
Mets-toi au diapason
De ce qui résonne
De ce qui ronronne
Et maintenant lâche-moi cette tasse
Avance-toi sur la scène
Va occuper la place
Celle où ton cœur te mène.

Soulagée d’un poids
Devenu tout petit, petit pois
Je monte quatre à quatre à l’étage
Pour partager le message

Ce qu’il reste dans la tasse après avoir bu le café

Une trompe d’éléphant !
Avec une bosse
comme
Sur un tronc d’arbre
Un arbre alors
Sans branches…
Voyons voir
Autre chose
Un bras levé avec
La main
Tournée vers le soleil
A moins que
De haut en bas
On dirait
Quelque chose qui coule
Qui dégouline
Pouah ! Du dégueulis
Une cascade !
Et pourquoi pas une statue ?
Une robe de créateur
Longue en tissu soyeux
Une robe en taffetas
Recouvert de fines dentelles

Et au fond ?
Un cerveau ou
Des algues
Le reflet du feuillage
De l’arbre sans branches
Des craquelures ?
Un quart de tour et
Quelque chose est gravé
Sur une vieille pierre
Un message venant de loin
Le brouillon d’un apprenti scribe !

Ou alors
en faisant le lien
entre les deux plans
Imagine
La tête d’un homme
La bosse devient oreille
Le buste, ses cheveux
Coiffés haut sur le crâne
Et dessus, une couronne
Un homme qui
Se donne
Dans la partie supé-
Rieure de son visage
La contenance d’une
Personne réfléchie
Alors que sa bouche
Grande ouverte au-dessous
Exprime
tout le contraire
Pleine d’embrouillé
Impossible d’émettre un son
Terreur du cri silencieux
A moins que
La bouche est tellement
Tellement
Grande ouverte
Qu’on voit
Les boyaux !

Et si c’était
Une boule de verre
Qui contiendrait
Un monde
Une forêt dense
Une boule de verre
Sertie entre
Les racines d’un
Arbre statue
Un arbre étrange
Qui veillerait sur
L’univers bouillonnant
A l’intérieur de
La boule de crystal
Peut-être
Prête à
Exploser
Une arbre être ange
Vu de dos
Tête inclinée.

Sur mon chemin, pas à pas

Elle est belle l’illusion du manège enchanté.
Ça tourne, ça virevolte, ça tourbillonne. C’est joyeux, c’est lumineux, enivrant même. Un joli cocon qui enferme autant qu’il protège. Une prison dorée.

Tableau 1 : "Mon chemin, de mon enfance à aujourd'hui"
Atelier de création intuitive 23 mars 2024
Mon chemin, de mon enfance à aujourd’hui

Besoin d’air

Besoin d’espace

Il peut être confortable de se bercer d’illusions, sauf que ça sonne faux. Dans le fond, on sait que ce n’est pas la vie et vient le moment de traverser la passerelle.
Parce que je réalise que j’occupe encore, aujourd’hui, la place de cet enfant qui ne parle pas [infans].

Pas de parole, pas d’histoire. Ni d’histoires. C’est en tant qu’adulte que je concrétise, bâtis, matérialise… bref, que je réponds à mon besoin de faire quelque chose de mes mains.

Ah

A comme adulte
Nettement moins flamboyant que A comme artiste
Un changement de perspective est requis : l’adulte n’est pas cet être ennuyeux, trop sérieux, voire austère, dénué de grands rêves. Être adulte c’est être acteur/actrice, auteur/autrice de sa vie.
Il me faudra bien au moins une nuit de sommeil pour que germe cette autre façon de voir.

Toc, toc, toc,
Dis, madame, il est chouette ton monde intérieur. Dommage de le laisser à peine deviner, de le garder secret. Parce que s’il n’existe que dedans, il n’existe pas vraiment, si ? T’es d’accord qu’il serait plus vivant manifesté, non ? Manifesté dans la matière :

MARIALI

Une goutte d’eau dans l’océan
Un grain de sable dans le désert
Poussière d’étoile

Tableau 2 : "j'avance sur mon chemin" 
Atelier de création intuitive, 24 mars 2024
J’avance sur mon chemin

Et alors je réalise que je suis une page écrite
Que la lenteur de l’escargot n’est pas incompatible avec la grâce de la danseuse
Que mon cœur, sensible comme les moustaches d’un chat, capte les vibrations du monde autant qu’il rayonne sa propre couleur
Que les mots sont de l’énergie
Que je suis en mesure d’éditer des chroniques
Que je me sens prête à passer à l’acte
Que j’ai mûri pendant la nuit
Que je suis à l’aube d’une nouvelle étape de ma vie

Au loin, un sentier mène à un arbre dans la savane
Un arbre à palabres ?
Venez les amis, venez, j’ai plein d’histoires à vous raconter.

Histoire de marc de café

Pause dans le fauteuil et dans ma tête
Du moins c’est ce que je souhaite
Parce que là j’en ai marre
Aux canards
De tout un tas de choses
Cellule grises moroses
Du manque d’énergie
De l’inaccompli
Du quotidien qui prend le dessus
Des réalisations suspendues
Je commence tout et je finis rien
Que d’éparpillement nom d’un chien !
Rien de constructif
Rien de créatif
Je me morfonds et je me juge
Pic et pic, critiques en déluge
Stop là ! Ça suffit les sornettes
Je me lâche les baskets
A onze heures passées
C’est l’heure du café

Au fond de la tasse du marc
De quoi raconter une histoire ?

Marc de café, mardi 26 mars 2024
Au fond de ma tasse,
Le Petit Prince et une vache

Un jeune garçon aux cheveux blonds décoiffés. Ses yeux, lumineux, fixent l’horizon. On dirait Le Petit Prince.

– Regarde ailleurs, qu’il me lance, plus vaste, plus loin.

Je fronce les sourcils :

– Viser les grands espaces ? Respirer l’air marin ?

Me vient l’image d’un homme, tout petit, face aux vagues tumultueuses d’un immense océan. Souvenir d’un tableau de ? Période romantique, cours d’histoire de l’art. Oui, mais encore ? Il faudrait que je cherche sur Internet

– Il est temps de sortir du cadre, me dit Le Petit Prince. Descends de ta falaise, rejoins-moi sur la plage, viens courir dans le vent, dans les vagues. Ouvre les bras et ton cœur, respire le large. Tu ne te sens pas plus libre d’être ainsi ? Tu ne te sens pas plus vivante ?

Bizarrement, je reste interdite. Et puis j’entends un bruit de mastication, et puis je sens un souffle chaud. Tiens, une vache. En train de savourer de l’herbe grasse. Sensation de plénitude. Présence au monde. Tout est là.

– Voilà, c’est ça, acquiesce Le Petit Prince dans un sourire.

Mercredi 27 mars

Surprise en ouvrant les volets ce matin : il a neigé pendant que je dormais, alors qu’il pleuvait encore, bien après minuit. Quelle improbabilité cette blancheur du sol au ciel fin mars ! Où est passé le printemps ?

Effusion sous mon crâne :
Et dire que j’avais envisagé prendre un rendez-vous chez le garagiste pour changer les pneus avant la fin du mois !
Peut-être que j’aurais dû offrir le gîte à l’araignée qui courait sur le pas de la porte hier soir au lieu de la reconduire à l’extérieur…
Faut que je remplisse la mangeoire de graines de tournesol pour les oiseaux !
C’est un temps idéal pour une journée pyjama…
Vite, sortir l’appareil photo : il fait trop doux pour que la neige tienne, on l’entend fondre.
Ça donnerait quoi une minute de danse sur le bruissement de la neige en train de fondre ?
C’est un temps à manger un gratin de pommes de terre…

Salut à toi, ma sœur

Je me demande en quoi la liberté d’avorter nouvellement inscrite dans la constitution va donner plus de moyens aux femmes de réellement le faire compte tenu de la baisse vertigineuse du nombre de maternités et de gynécologues…

Je me demande ce que deviennent les Femen…

Je me demande ce qu’il se passerait si un nombre important de femmes du monde entier décidaient de faire « la grève des ventres » …

Je me demande ce que donnerait une version revue au féminin de la chanson Salut à toi de Bérurier Noir…

Salut à toi la petite fille
Salut à toi la gentille
Salut à toi l’amoureuse
Salut à toi l’emmerdeuse
Salut la toi la mégère
Salut à toi femme sévère
Salut à toi l’énervée
salut à toi la révoltée
Salut à toi la petite main
Salut à toi la putain
Salut à toi la daronne
Salut à toi la patronne
Salut à toi l’héritière
Salut à toi la sorcière
Salut à toi l’insoumise
Salut à toi la femme libre
Salut à toi la militante
Salut à toi la résistante
Salut à toi citoyenne
Salut à vous les Femen
Salut à toi la bergère
Salut à toi l’étrangère
Salut à toi l’ouvrière
Salut à toi dentelière
Salut à toi l’aide ménagère
Salut à toi l’infirmière
Salut à toi l’avocate
Salut à toi la diplomate
Salut à toi femme au foyer
Salut à toi cheffe de chantier
Salut à toi femme d’affaires
Salut à toi la reporter
Salut à toi l’agricultrice
Salut à toi la cantatrice
Salut à toi la coiffeuse
Salut à toi la danseuse
Salut à l’assistante maternelle
Salut à toi la rebelle
Salut à toi l’hystérique
Salut à toi la femme flic
Salut à toi la bourgeoise
Salut à toi l’ardéchoise
Salut à toi la parisienne
Salut à toi la toulousaine
Salut à toi la marseillaise
Salut à toi martiniquaise
Salut à toi l’autrichienne
Salut à toi la malienne
Salut à toi l’iroquoise
Salut à toi la danoise
Salut à toi la jamaïcaine
Salut à toi la guinéenne
Salut à toi la gitane
Salut à vous femmes afghanes
Salut à toi mère de soldat
Salut à toi femme de Haute-Volta
Salut à vous les iraniennes
Salut à vous les palestiniennes
Salut à toi la péruvienne
Salut à toi la marocaine
Salut à toi la japonaise
Salut à toi la srilankaise
Salut à toi la québécoise
Salut à toi la zaïroise
Salut à toi femme du Soudan
Salut à toi femme du Bhoutan
Salut à toi la cambodgienne
Salut à toi la laotienne
Salut à toi l’italienne
Salut à toi l’algérienne
Salut à toi la touareg
Salut à toi aussi la grecque
Salut à toi la chinoise
Salut à toi la hongroise
Salut à toi la portugaise
Salut à toi la thaïlandaise
Salut aux femmes de Jérusalem
Salut aux filles de Salem
Salut à toi jeune fille rangée
Salut à toi la dévergondée
Salut à toi future maman
Salut à toi femme sans enfant
Salut à toi la pionnière
Salut à toi l’aventurière
Salut à toi la céli-battante
Salut à toi la femme battue
Salut à toi l’insolante
Salut à toi la fille perdue
Salut à toi l’artiviste
Salut à toi la gauchiste
Salut à toi femme à bout
Salut à toi femme debout
Salut à vous femmes du monde entier
Salut à vous mères de l’humanité
Salut à vous toutes mes sœurs
Reprenons toutes en chœur

Février en photos

Ne trouvant pas les mots
A écrire

Je prends des photos
A loisir

Des photos de fleurs

Fleur de jasmin d’hiver — 13 février 2024 — 11H47
Violettes sur le trottoir — 21 février 2024 — 17H13
Jonquille — 27 février 2024 — 16H09

Des photos de petits oiseaux

Moineau domestique — 13 février 2024 — 9H27
Moineau domestique perché — 14 février 2024 — 9H12
Moineau domestique — 17 février 2024 — 11H13
Rencontre inattendue : Rouge-queue — 24 février 2024 — 16H37
Mésange bleue à la sauvette — 26 février 2024 — 9H38

Des photos de chatons

Chatons de noisetier — 13 février 2024 — 11H50
Chaton de saule — 13 février 2024 — 12H52
Chatons de saule — 26 février 2024 — 10H58
Chaton de saule — 26 février 2024 — 10H59

Une photo d’escargots découverts sous une couverture, sous une table en métal, sous le barbecue (maintenant je sais où ils passent l’hiver)

Nid d’escargots — 14 février 2024 — 12H00

Un portrait d’araignée descendue du plafond (un Charlie pholcus au sujet duquel la revue La Hulotte a consacré un numéro que je vais bien finir par commander)

Charlie pholcus — face au miroir — 21 février 2024 — 21H06

Un zoom sur la montagne enneigée

Sommet enneigé — 26 février 2024 — 9H43

Un bourdon dans le saule

Bourdon — 26 février 2024 —11H05

Un nuage dans le ciel, sans profil identifié

Nuage — 26 février 2024 — 17H57

Un Pixel prenant un bain de soleil sur le banc défraîchi

Pixel — 26 février 2024 — 11H32

Le conte que j’ai retenu
Parmi les textes que j’aurais pu écrire
Pour répondre à la proposition de la dernière rencontre
Je ne l’ai finalement pas partagé à la suivante
Je l’ai conservé caché dans mon sac
C’est-à-dire que je l’ai retenu

De la grotte à la glotte

Il y a quatre semaines, je suis allée à la rencontre de mon féminin intérieur à l’occasion d’un atelier de création intuitive. Depuis, je cherche le moyen de transcrire son message. Non, pas exactement. En fait, j’attends qu’il émerge tout seul. Une lunaison après, je me donne enfin les moyens d’écrire en prenant le temps, munie de mon stylo plume et de mon carnet.

Au fond de la grotte, ramassée à même la roche, un être au corps blanc, translucide. Une vie très affaiblie, à la longue chevelure couleur de feu. Une vie abandonnée. Oubliée. La femme vampire de Munch. Un féminin jugé dangereux. Une femme désignée comme folle sauvage. Une furie cachée au cachot. Sous le sceau du secret. Sacrifiée à la bienséance rance. Signé le pacte : tu ne te montreras point. Aux oubliettes madame ! Etouffé le cri. Réduite au silence. pour des siècles et des siècles.

Etouffée
La vie
Jusqu’à
Ce
Que
La
Goutte
D’eau
Ait
Tra-
ver-

La
Roche

Alors souffle
Un filet de voix :
Ecoute
Entends mon SOS
Ecoute le vivant en toi
Ecoute la vibration
Ta vibration
Le chant de la Terre
Entends l’écho
Aime et chante
Les mots sont des sons
Je te parle du tréfonds de tes entrailles
Je suis l’histoire
De ancêtres que tu portes
De celles qui te façonnent
Tu es un canal
Au lieu de raisonner
Résonne
Suis ta voie
Sois ta voix
Avec attention
Tout en douceur
D’une berceuse
Murmure d’amour
Guéris les blessures
Fais fondre l’armure

Je suis la vie qui jaillit
En mots, en sons,
En vibrations

A la rencontre de mon féminin intérieur

L’oisiveté du scaphandrier au fond de la mer

— Et si tu arrêtais de buller au fond de ton aquarium ? Tu as mieux à faire crois-moi. Tu mérites une place plus élevée. Qu’est-ce que tu attends ? Tu n’en as pas marre de cette vie ennuyeuse ?

— Oh ! Mais que le jugement est amer ! Qui te dit que je m’ennuie d’abord ? Et puis c’est quoi cet a priori sur la bulle ? N’as-tu jamais goûté à sa légèreté ? Tu y aurais accès pourtant si tu te détendais. Ok, ça va te demander de te défaire de quelques croyances et de nettoyer la merdouille qui encombre tes circuits neuronaux. A toi de voir. En ce qui me concerne je fais ce que je veux, alors fous-moi la paix s’il te plaît.

— Comment tu me parles ! Comment oses-tu ?

Ch’ais pas si tu réalises que c’est toi qui a commencé. Tu es venu me chercher et tu m’as trouvé. C’est tout. Je ne suis pas du genre à me laisser descendre en flammes sans réagir. Je n’ai pas l’intention de finir en cendres. Non. Je renais. Je suis le phénix prêt à s’envoler et fondre sur tes velléités.